La crise politique du coronavirus

La crise politique du coronavirus

Le présent texte porte sur les implications politiques de la crise du coronavirus. Il ne se veut pas une répétition de ce que les autres médias ont pu affirmer sur la question ni une simple analyse de faits éprouvés. Il vise plutôt à poser un autre regard sur la circulation des discours qui gravitent autour de cette maladie et qui s’aventurent parfois hors des sentiers battus. Au risque de nous tromper, nous cherchons à dégager de nouvelles voies de critique du pouvoir. En effet, il s’agit de profiter d’un moment de crise de l’État afin d’opérer une dissection, en temps normal beaucoup plus difficile à effectuer. Nous abordons la crise du point de vue de l’économie politique critique grâce à une entrevue avec l’économiste Mathieu Perron-Dufour. Ce texte sera suivi d’un autre qui mobilisera une approche distincte relevant du poststructuralisme et de la pensée de Jean Baudrillard.

Pour bon nombre d’économistes, l’humanité serait au bord d’une crise économique mondiale. Le FMI a même annoncé la pire récession depuis le krach boursier des années 19301. Le néolibéralisme a déjà effrité les moyens de contrôle du marché et, ce faisant, a laissé libre cours à de fréquentes crises économiques, dont la crise internationale de la fin des années 2000 (2007-2009). Les politiques néolibérales ont entraîné, au Québec, la dissolution graduelle de l’État providence et la décrépitude notoire de ses systèmes d’éducation et de santé. Ces conditions ont, d’une certaine manière, jeté les bases de la crise économique qui résultera du coronavirus et, d’une manière plus importante, ont suscité la panique face à l’incapacité des structures déjà très fragiles à répondre à la crise. Le philosophe Michel Onfray a d’ailleurs souligné, dans une entrevue avec RT News, à quel point la subordination de l’État au Capital, depuis longtemps normalisé, s’avère maintenant catastrophique : « Emmanuel Macron ne dispose pas d’un autre logiciel que le logiciel maastrichtien qui suppose que le marché doit faire la loi.2 » Or, la situation en Amérique du Nord n’est pas si différente, même si ce sont d’autres accords, dont l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui sont en vigueur. Le résultat est grosso modo le même; la règle d’or est la non-intervention, règle à laquelle on a assez longtemps hésité à déroger.

Par conséquent, et peut-être en apparente contradiction, voilà que l’État redeviendrait temporairement interventionniste. En Europe, malgré le Traité de Maastricht (1992)3, on laisse s’élever le taux d’endettement. Comme l’explique l’économiste Renaud Bouret, ce traité vise à limiter le déficit des pays membres de l’Union européenne à 3 % de leur PIB. Toutefois, face à cette crise inusitée, les gouvernements dépassent déjà largement ce seuil avec des déficits de près de 10 % dans certains cas4. Au Canada, même si la question de la dette avait fait couler beaucoup d’encre et que l’austérité était devenue, pour certains politiciens, une préoccupation primordiale5, voilà que l’on dépense d’énormes sommes pour la prestation canadienne d’urgence (PCU)6. L’objectif des mesures ainsi mises en en place est simple : assurer le maintien d’un pouvoir d’achat, une « solution miracle » qui consisterait en une « planche à billets7 », selon Bouret. Malheureusement, cette méthode fonctionne à condition que puisse se poursuivre la production de biens de consommation, ce qui n’est pas nécessairement le cas en situation de confinement8.

Plus précisément, les mesures prises par les États sont des « assouplissements quantitatifs ». Au Canada, elles consistent en un « rachat massif de titres de dette canadienne avec de la monnaie que la Banque du Canada crée pour l’occasion afin de fournir des liquidités aux marchés financiers ». Le gouvernement dépense ainsi, depuis le 1er avril 2020, 5 milliards par semaine en bons de la Banque du Canada. Le programme devrait durer au minimum un an pour un total d’au moins 250 milliards de dollars9. En conséquence, « la Banque du Canada se retrouve à détenir une bonne partie de la dette du gouvernement. En d’autres termes, une bonne part des nouveaux emprunts du gouvernement se retrouvent à être financés par une émission de monnaie, et une branche du gouvernement détient la dette encourue par l’autre », explique monsieur Perron-Dufour.

La situation actuelle suscite de nombreuses questions. Les États, valets du Capital, prennent des mesures pour assurer la survie de l’économie de marché. Malgré cela, les autorités n’ont pas nécessairement d’idées claires par rapport à ce que nous réserve l’avenir. Dans quelle mesure la crise sera-t-elle comparable à celle des années 1930? À quelles éventualités pouvons-nous nous attendre? Les prochains bouleversements nous feront-ils glisser vers l’austérité, vers la croissance, vers un retour de l’État providence, voire vers l’effondrement du capitalisme? Le Financial Times, par exemple, se fait rassurant et prévoit un retour à la normale en 2021. La Harvard Business Review, de son côté, va jusqu’à annoncer une croissance économique fulgurante à l’occasion de ce retour. La revue Foreign Policy, quant à elle, est plus pessimiste et envisage de nombreuses difficultés, surtout pour les pays du Sud, auxquels le FMI et la Banque mondiale continueront de proposer des ajustements structurels10.

Afin de mieux comprendre les différentes facettes de cette nouvelle crise économique, nous avons interrogé le professeur Mathieu Perron-Dufour, économiste à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Nous lui avons demandé dans quelle mesure il serait possible d’affirmer que la crise actuelle pourrait prendre les proportions de celle des années 1930. Pour lui, il y a lieu de nuancer. Il souligne d’abord les différences qui séparent les crises les unes des autres et la difficulté de prévoir les conséquences qu’elles auront à long terme. Malgré leurs divergences, ces analyses ont en commun d’offrir une réflexion exempte de toute critique à l’endroit du système capitaliste, dont les faiblesses se font de plus en plus évidentes. Monsieur Perron-Dufour fait référence à un billet de blogue de Pierre Beaudet, sociologue à l’UQO, qui affirme que la crise pourrait bien être une excuse pour sabrer encore davantage les dépenses publiques. Aussi, selon Beaudet, il est important, plus que jamais, de comprendre que la situation actuelle est en grande partie le résultat d’une précarisation des services publics11. Cet appauvrissement n’a pas cessé de s’approfondir dans les dernières décennies12. Au Québec, comme l’affirme Beaudet, l’Institut économique de Montréal propose d’aider les entreprises en offrant des exemptions de taxes, ce qui signifie que la population paiera la note, et ce, pendant longtemps13.

Cela dit, alors que Bouret annonce une austérité nécessaire pour éponger ces dettes14, monsieur Perron-Dufour réfute d’emblée cette position. Pour lui, « pas besoin d’austérité future pour couvrir les emprunts du gouvernement ». En d’autres mots, le fardeau des 704 167 000 000 $ en date de mars 2020 ne pèse pas sur nos épaules15. Pour lui, même s’il est fort probable que les gouvernements mettent en place des mesures d’austérité après la crise, il s’agit d’un choix politique et non d’une absolue nécessité pour ces derniers. En somme, cela n’a rien à voir avec cette idée de « vivre selon nos moyens16 ». D’une part, les investissements de l’État sont partiellement récupérés au moyen de taxes. D’autre part, un État n’a pas vraiment à rembourser ses dettes, rappelle M. Perron-Dufour, puisqu’un État a une durée théorique indéfinie, et ce, même si les institutions financières internationales cherchent à faire pression sur les gouvernements à cet égard. En effet, chaque fois qu’un prêt vient à échéance, l’État peut tout simplement réemprunter. De plus, le Canada emprunte à un taux d’intérêt inférieur à l’inflation et au taux de croissance économique (moins de 1 %17), ce qui ne devrait pas être un problème, à condition de penser à long terme. Même en ne payant pas les intérêts, la dette impayée continuerait donc de diminuer. Enfin, comme la dette du Canada est en dollars canadiens, le pays garde le plein contrôle sur cette dernière18.

Il pourrait être envisagé, contrairement à ce que l’Institut économique de Montréal propose, de taxer plutôt les multinationales pour payer la note, mais il y a fort à parier que l’élite néolibérale ne prendra même pas en considération cette avenue. Nous avons aussi abordé avec monsieur Perron-Dufour l’attitude de Donald Trump et de Jair Bolsonaro, qui tentent d’en faire le moins possible dans la gestion de la crise, c’est-à-dire en limitant toute intervention qui pourrait ralentir les activités économiques. En effet, il est dans l’intérêt des classes dirigeantes de faire en sorte que l’économie continue de fonctionner à tout prix. Il est également vrai que ces dernières en profitent pour mener en douce ce qui risque de causer le mécontentement de la population. Pour Mathieu Perron-Dufour, il serait difficile d’envisager un retour à l’État providence à long terme. Comme le dit Romaric Godin, après « la crise sanitaire, la crise économique va prendre son autonomie19 ». En effet, la récession qui nous attend n’a pas encore commencé parce que l’État a suspendu le système économique en injectant un simulacre de fonctionnement normal, c’est-à-dire en se substituant au marché, permettant ainsi aux ménages de consommer et aux entreprises de produire aux frais de l’État. Dans les mots de Romaric Godin, on « congèle l’économie » ou on applique un « socialisme temporaire20 ».

Cependant, cette mesure n’empêchera pas les conditions de se détériorer, surtout que même après un déconfinement partiel, certains secteurs comme la restauration et l’industrie du spectacle continueront de faire l’objet de restrictions pendant longtemps21. Deux économistes proches d’Emmanuel Macron, Gilbert Cette et Philippe Aghion, verraient la crise actuelle comme un « un moyen d’accélérer la “destruction créatrice” de l’économie en favorisant sa “numérisation”22 ». Cela se traduirait par une continuation, et même par une accélération de l’application de la pensée néolibérale, par exemple en offrant du soutien aux entreprises d’innovation technologique et en laissant le choix au marché en ce qui a trait aux emplois à éliminer. Selon Godin, c’est sans doute cette stratégie qui sera mise en œuvre, ce qui risquera d’engendrer encore plus de précarisation de l’emploi.

D’ailleurs, avec des mesures qui favorisent les entreprises, les populations laissées pour compte : les régimes politiques rendus plus autoritaires par la crise risquent aussi de provoquer des insurrections de plus en plus fréquentes et de l’instabilité politique23. Nous voyons, depuis un certain temps, des émeutes aux États-Unis en réaction au racisme systémique et à la violence à l’égard des Afro-Américains, et plus particulièrement à la mort controversée de George Floyd24. Plusieurs incidents ont suivi ce dernier, et la réaction du gouvernement de Donald Trump a été des plus hostiles25. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres d’instabilité en temps de COVID-19.

Enfin, historiquement, les crises économiques ont permis une accélération de la concentration du capital entre les mains d’un plus petit nombre d’entreprises, les entreprises nationales cédant la place aux multinationales26. La crise causée par le coronavirus risque par ailleurs de donner lieu à une concentration du pouvoir économique démesurée et à des régimes plus totalitaires. L’extrême droite pourrait sans doute aussi profiter de la crise, les propos de Donald Trump servant de temps à autre de baromètre pour les groupes d’extrême droite fascistes et néonazis dont il reprend beaucoup les horizons de revendication27. Cette conclusion sera en quelque sorte le point de départ de la deuxième partie du présent texte, qui traitera des relations entre la crise de la COVID-19 et le pouvoir, et ce, au regard de la pensée poststructuraliste et, plus précisément, de celle de Jean Baudrillard.

Al Jazeera, « Pandemic will cause worst recession since Great Depression: IMF ». Al Jazeera, 9 avril 2020, récupéré sur https://www.aljazeera.com/ajimpact/pandemic-worst-recession-great-depression-imf-200409191924374.html (Consulté le 4 novembre 2020).

RT France, « “Le roi est nu” : Michel Onfray tacle la gestion par Macron de la crise du coronavirus », mars 2020, récupéré sur https://francais.rt.com/france/73057-le-roi-est-nu-michel-onfray-tacle-gestion-macron-crise-coronavirus (Consulté le 4 novembre 2020).

Renaud Bouret, « La “planche à billets”, solution miracle à la crise du coronavirus? », 2020, récupéré sur https://rei.ramou.net/doc/sup07-VirusDeWuhan.htm (Consulté le 4 novembre 2020).

4 Ibid.

Hélène Buzzetti, « Trudeau n’envisage pas d’austérité pour éponger la dette », Le Devoir, 1 mai 2020, récupéré sur https://www.ledevoir.com/economie/578096/trudeau-n-envisage-pas-d-austerite-pour-eponger-la-dette (Consulté le 4 novembre 2020).

Radio-Canada, « Fin de la PCU pour tous les Canadiens », 27 septembre 2020, récupéré sur https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1736901/fin-pcu-prestation-canadienne-urgence-assurance-emploi (Consulté le 4 novembre 2020).

Renaud Bouret, Op. cit., note 3.

Ibid.

9 Renaud Bouret, Op. cit., note 3.

10 Pierre Beaudet, « La crise vue d’en haut », Le blogue de Pierre Beaudet, 20 avril 2020, récupéré sur https://www.pressegauche.org/La-crise-vue-d-en-haut (Consulté le 4 novembre 2020).

11 Pierre Beaudet, Op. cit., note 10.

12 Jim Stanford, « Canada joins the QE club: What is quantitative easing and what comes next? », Behind the numbers, 2020, récupéré sur http://behindthenumbers.ca/2020/04/08/canada-joins-the-qe-club-what-is-quantitative-easing-and-what-comes-next/ (Consulté le 4 novembre 2020).

13 Pierre Beaudet, Op. cit., note 10.

14 Renaud Bouret, Op. cit., note 3. 

15 https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1010000201 (Consulté le 4 novembre 2020).

16 Bégin, Alexandre, Mathieu Dufour, et Julia Posca. 2019. « Dette publique canadienne : exploration de quelques idées reçues ». https://cdn.iris-recherche.qc.ca/uploads/publication/file/DF_WEB_IRIS.pdf (Consulté le 4 novembre 2020).

17 https://www.bankofcanada.ca/rates/interest-rates/canadian-bonds/ (Consulté le 4 novembre 2020).

18 Il est à noter que cela pose vraiment problème pour les pays dont la dette est en monnaie étrangère, car ces derniers doivent constamment être à la recherche de ces devises, qu’ils ne contrôlent pas, pour payer leur dette.

19 Romaric Godin, « Quelles politiques face à la crise économique? », Mediapart, 5 mai 2020, récupéré sur https://www.mediapart.fr/journal/france/050520/quelles-politiques-face-la-crise-economique (Consulté le 4 novembre 2020).

20 Ibid.

21 Lecomte, Anne Marie. 2020. « Novembre pourrait voir la fin de 60 % des restaurants au Canada, prédit l’industrie ». Radio-Canada, 27 août 2020. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1729316/fermeture-covid-campagne-chambre-commerce-aide (Consulté le 4 novembre 2020).

22 Ibid.

23 Pierre Beaudet, Op. cit., note 4.

24 Al Jazeera News, « George Floyd: Prosecutors seek tougher sentences for accused cops », Al Jazeera, 29 août 2020, récupéré sur https://www.aljazeera.com/news/2020/08/george-floyd-prosecutors-seek-tou… (Consulté le 4 novembre 2020).

25 Al Jazeera and News Agencies, « Trump denies systemic racism, pushes “law and order” in Kenosha ». Al Jazeera, 1 septembre 2020. https://www.aljazeera.com/news/2020/09/trump-denies-systemic-racism-pushes-law-order-kenosha-200901203137937.html (Consulté le 4 novembre 2020).

26 À cet égard, voir (Perron-Dufour 2012).

27 RT News, « Coronavirus : Donald Trump appelle à “libérer” plusieurs États américains confinés », RT News, 18 avril 2020, récupéré sur https://francais.rt.com/international/74216-coronavirus-donald-trump-appelle-liberer-plusieurs-etats-americains-confines (Consulté le 4 novembre 2020).

Un an de crise politique; quelle issue pour le conflit burundais?

Un an de crise politique; quelle issue pour le conflit burundais?

Par Annie-Claude Veilleux

Alors que la procureure de la Cour pénale internationale vient tout juste d’annoncer l’ouverture d’un examen préliminaire sur les violences commises au Burundi, de nouveaux assassinats politiques se sont encore produits à Bujumbura fin avril. Il y a maintenant un an que le pays vit dans l’instabilité politique et dans la violence. Faisons le point sur cette année écoulée et sur les issues possibles et moins possibles du conflit burundais.

Le tout débute en mars 2014 lorsque l’Assemblée nationale burundaise s’est opposée (à une voix de différence) au projet de révision constitutionnelle de Pierre Nkurunziza. Cette révision lui aurait permis de briguer un troisième mandat consécutif de cinq ans, normalement interdit par la Constitution burundaise. Le vote a été suivi de plusieurs arrestations d’opposant-es politiques, dont notamment le président du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) et ancien journaliste Alexis Sinduhije, tout juste rentré d’exil (1). Un an plus tard, faisant fi de la décision de l’Assemblée, Nkurunziza annonce qu’il se présentera tout de même aux élections prévues pour l’été 2015 ; ce qui est accepté par la Cour constitutionnelle burundaise. Dès lors, on assiste à plusieurs défections, ou pourrions-nous peut-être mieux parler de fuites, au sein du gouvernement, dont celle du vice-président de la cour constitutionnelle Sylvère Nimpagariste, qui a déclaré avoir été victime de pressions du pouvoir en place et de menaces de mort dues à son opposition à un troisième mandat Nkurunziza (2).  La contestation populaire s’est alors faite de plus en plus virulente à l’égard du président, provoquant de nombreuses et violentes manifestations à Bujumbura. En mai 2015, l’ancien compagnon d’armes du président et chef d’État major Godefroi Niyombare tente de renverser le gouvernement par un coup d’État finalement déjoué. La violence des manifestations populaires et de la répression policière n’en a été que décuplée, d’autant plus que Pierre Nkurunziza est ré-élu président à forte majorité en juillet 2015 par des élections décriées comme non crédibles par les observateurs internationaux qui dénoncèrent le favoritisme et le manque de transparence de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CÉNI), chargée de les mettre en œuvre (3)(4).

Aujourd’hui, les combats sont quotidiens. Ceux-ci sont menés par l’opposition politique et civile, regroupées sous l’étendard du FOREBU (Forces républicaines du Burundi, menées par l’ex-putschiste Godefroi Nyombaré) et du CNARED (Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de l’État de droit) (5). Ces groupes s’opposent aux forces de l’ordre, qui sont elles soutenues par les Imbonerakures (l’aile jeunesse du parti au pouvoir) et une milice burundaise divisée. La majorité des combats se concentrent dans la capitale Bujumbura et ses alentours, bien que le conflit ait déjà généré des centaines de réfugié-es et de déplacé-es dans les pays voisins, notamment au Rwanda, en Tanzanie et en RDC (6). Le conflit s’enlise de plus en plus dans la guerre civile, et l’État de droit au Burundi perd des plumes : censure, liberté de presse quasi-inexistante, interdiction de manifester à Bujumbura, allégations de torture, d’arrestations et de détentions arbitraires par les forces de l’ordre et de violences à caractère ethnique (7). Pendant ce temps, les craintes de voir une ethnicisation (Rwandais-es et Burundais-es vécurent la même colonisation belge et la même division ethnique* entre Hutu-es et Tutsi-es) et une régionalisation du conflit se font de plus en plus grandes.

Ethnicisation du conflit : paranoïa ou cri d’alarme?

À la suite de la décolonisation belge au Burundi, le pays suivit un parcours quelque peu semblable à l’histoire du Rwanda : Multiples coups d’États, tensions et violences inter-ethniques, passage du pouvoir d’une majorité ethnique à une autre. En octobre 1993, suite à un coup d’État mené par l’armée burundaise, une guerre civile qui durera douze ans qui et se conclura par la signature des accords d’Arusha s’est déclarée entre Hutu-es et Tutsi-es. En 2005, Pierre Nkurunziza, le chef de l’une des factions armées à majorité hutue (le CNDD) est nommé président par l’Assemblée nationale burundaise, et le CNDD passe du statut de faction armée à celui de parti politique (et devient le CNDD-FDD) (8). Il est ré-élu en 2010, puis annonce en 2014 son intention de se re-présenter aux présidentielles de 2015; selon l’interprétation de la Constitution burundaise, basée sur les accords d’Arusha, cette démarche est controversée. D’un côté, la Constitution prévoit que le Président du Burundi soit élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois (art.7(3)), mais de l’autre, les articles 7 et 20 prévoient un statut d’exceptionnalité aux premières élections présidentielles. En effet, l’article 20(10) des accords d’Arusha prévoit que le premier Président soit nommé et non pas élu : « Le premier Président de la période post-transition est élu par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis, à la majorité des deux tiers » (9). C’est sur cette base que Nkurunziza et la cour constitutionnelle proposent la légalité d’un troisième mandat pour celui-ci, puisqu’en soi, son premier mandat ne saurait être comptabilisé, car Nkurunziza n’avait alors pas été élu au suffrage universel.

C’est cette légitimité controversée autour du troisième mandat qui a mené à la situation actuelle. Depuis quelques mois, toutefois, de nombreuses organisations civiles burundaises et internationales commencèrent à s’inquiéter que le conflit ne se transforme en affrontements inter-ethniques entre hutu-es et tutsi-es (10). En effet, plusieurs indices portent à croire que des violences à caractère ethnique sont déjà à l’œuvre et pourraient s’intensifier dans les prochains mois. L’histoire récente et moins récente du Burundi, de Nkurunziza et de son parti, rendent les inquiétudes faciles et logiques. En novembre dernier, le discours du président du Sénat Révérien Kdikuryayo a fait le tour du monde alors qu’il appelait les partisan-es de Nkurunziza à se préparer à « pulvériser » les quartiers contestataires. En parlant de la police burundaise, il dit également que pour l’instant ils et elles  « se cachent pour se mettre à l’abri des grenades, mais vous allez voir la différence le jour où ils recevront le message pour passer à l’action », et qu’ils et elles recevraient des parcelles de terre s’ils et elles « travaillaient bien » (11). Mots qui pèsent lourds, considérant que la majorité des quartiers contestataires de Bujumbura sont majoritairement peuplés de Tutsi-es (il s’agit des quartiers Musaga, Cibitoke, Nyakabiga et Ngagara), que les terres arables du pays sont en grande demande et que le terme « travailler » était justement utilisé au Rwanda entre les génocidaires hutu-es pour définir leurs crimes (12). De plus, le scénario se déroulant actuellement à Bujumbura et dans le reste du pays reste malheureusement très semblable au contexte pré-génocidaire qui prévalait au Rwanda voisin : répression de la société civile, suppression de la liberté d’expression, de la liberté de presse (la plupart des radios, journaux et télévisions privées ont été fermées), déclarations racistes du pouvoir en place et armement de l’aile jeunesse du parti au pouvoir. Il y a d’ailleurs des associations fréquentes entre les Imbonerakures burundais et les Interhamwes rwandais, la milice volontaire du parti au pouvoir lors du génocide.

Un conflit avant-tout politique

Toutefois, une telle lecture de la situation au Burundi peut sembler simple. Plusieurs organisations civiles burundaises militent d’ailleurs pour que les envolées publiques alarmantes ne balaient pas d’un coup tous les enjeux politiques qui sont à l’œuvre au Burundi ; celles-ci dénoncent un conflit avant tout politique. Prêter des allégations de crimes ethniques pourrait également, selon elles, avoir des conséquences graves, notamment en ce qui a trait à une prolifération des armes par la peur, ce qui aurait pour effet d’éloigner encore davantage le Burundi d’une solution au conflit, puisque le désarmement de la population deviendrait encore plus long et complexe (13). En effet, si l’on se penche sur l’opposition actuelle, elle est entièrement politique et loin des considérations ethniques ; le FOREBU et le CNARED s’affichent comme luttant pour le respect des Accords de paix d’Arusha et pour le retour d’un État de droit au Burundi, et donc contre un troisième mandat Nkurunziza. Agathon Rwasa, le chef de l’ancienne faction armée pro-hutue FNL du temps de la guerre civile, maintenant devenu parti politique, a vu plusieurs de ses cadres arrêté-es pour des motifs politiques (14). De l’autre côté, le pouvoir ne semble pas ethniquement homogène non plus; Hutu-es comme Tutsi-es composent le CNDD-FDD et luttent pour conserver le pouvoir à Bujumbura, et les milices burundaises et la police civile comptent parmi leurs rangs autant de Tutsi-es que d’Hutu-es reconnu-es pour mener de front la répression de la population. Les organisations civiles dénoncent d’ailleurs qu’il y a autant de « meutriers tutsis que hutus » (15). Si certain-es observateur-trices soulèvent que les Tutsi-es sont systématiquement visé-es lors des manifestations populaires, on ne saurait renier que le CNDD-FDD n’épargne que ceux et celles qui lui restent fidèles ; parmi les opposant-es politiques arrêté-es par le gouvernement de Nkurunziza, on compte nombre de figures tutsies et hutues. Bref, oublier le soulèvement populaire à l’œuvre dans le pays pour limiter l’analyse de la situation à la logique du conflit ethnique consiste en une analyse non seulement fausse et partielle, mais également dangereuse. Tel qu’expliqué plus tôt, elle aurait le pouvoir d’entraîner une peur aux résultats pénibles au sein de la population.

La poudrière des Grands Lacs

Le Burundi partage ses frontières au nord et à l’ouest avec la République démocratique du Congo et le Rwanda. La majorité des exilé-es burundais-es se seraient réfugié-es dans ces deux pays (en plus de la Tanzanie et de l’Ouganda). Le nombre croissant de ces migrant-es dans les pays voisins et les tensions existant entre les trois anciennes colonies belges et à l’intérieur de chacune de celles-ci laissent craindre une régionalisation du conflit burundais à l’ensemble des Grands Lacs. En RDC, d’abord, la tension monte à l’approche des élections prévues pour l’année 2016, alors qu’un changement de gouvernement pourrait peut-être bien survenir. La RDC n’a eu comme président que Joseph Kabila depuis 2001, et a connu ses premières élections libres (selon l’ONU) en 2006. De plus, les régions frontalières avec le Burundi et le Rwanda, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, y sont reconnues pour être plutôt instables : de nombreuses factions armées s’y sont fait la guerre et y sèment la terreur depuis de nombreuses années (27). Certaines sont issues d’anciennes milices des armées rwandaise et interhamwe, responsables du génocide, ayant trouvé refuge parmi les réfugié-es rwandais-es en RDC pendant les années quatre-vingt-dix (c’est le cas des FDLR) (16). Début février 2016, des expert-es de l’ONU et des ONG ont dénoncé le recrutement et l’entraînement de réfugié-es burundais-e, dont des mineur-es. Le recrutement avait été fait par des Rwandais à l’intérieur de camps du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Ceux-ci auraient clairement énoncé que l’objectif de leur entraînement était de renverser Nkurunziza (17). De son côté, le gouvernement congolais a dénoncé la présence de réfugié-es burundais-es au sein du M23, faction armée historiquement hostile aux FDLR, soutenue par le gouvernement de Kigali, et ayant récemment mené des actions rebelles et armées au Nord-Kivu (18). Le M23, qui fait face à plusieurs accusations de crimes de guerre, a démenti ces affirmations (19).

Au Rwanda, maintenant, le ton monte grandement entre le président Paul Kagamé et son homologue burundais depuis le début du conflit. En effet, Kagamé a répondu aux accusations de l’ONU et de la communauté internationale à propos de l’entraînement de réfugié-es burundais-es en annonçant qu’il expulserait tous-tes les réfugié-es burundais-es du Rwanda, et qu’il ne les accepterait plus sur son territoire. Il s’est aussi montré très virulent à l’égard de Nkurunziza dès le début du conflit électoral, en affirmant publiquement que des dirigeants qui « massacrent leur peuple du matin au soir » ne sont pas légitimes de gouverner (20). Il s’est dit également prêt à envoyer des troupes au Burundi s’il s’avérait que des Tutsis étaient directement visé-es par la répression policière (21). Des propos plutôt graves lorsque l’on sait que Kagamé se trouve dans une position similaire à Nkurunziza ; si Nkurunziza est président depuis la fin d’une guerre civile inter-ethnique durant laquelle il prit la tête d’une faction armée pro-hutue, Kagamé est celui qui libéra les Tutsi-es et les Hutu-es modéré-es à la tête du Front patriotique rwandais (FPR) pendant le génocide. Il vient lui aussi d’amender la Constitution rwandaise pour se présenter à un troisième mandat consécutif en 2017 (22).

L’analyse de la situation géopolitique des Grands-Lacs démontre, certes, que beaucoup d’allégations non-fondées, de non-dits ou de rapports confidentiels animent les craintes de voir le conflit se généraliser à la grandeur de la région. Mais, tout comme pour les inquiétudes liées à l’ethnicisation du conflit, il n’en demeure pas moins que les rumeurs jouent beaucoup dans les tensions à l’œuvre dans les trois pays, et que celles-ci pourraient très bien suffire à faire évoluer le conflit en des proportions plus importantes que celles qui tiennent à l’heure actuelle. Le phénomène de la rumeur a souvent été étudié dans le cadre de régions en conflits, et il en découle justement que le plus souvent il constitue un réel vecteur de violence. Roland Pourtier, géographe et spécialiste de l’Afrique contemporaine, a analysé l’effet de la rumeur dans le cadre des tensions ethniques à l’œuvre dans les Kivus de la RDC. Il en dégage que les rumeurs contribuent à l’économie d’un conflit, puisqu’elles « provoquent des replis communautaires, nourrissent des processus identitaires fondés sur la construction et le rejet d’un Autre dont la diabolisation est amplifiée par les médias et leurs discours de haine » (28). Lorsque de tels propos sont relayés dans la population, via les médias ou, comme c’est le cas au Burundi suite à la censure médiatique, via le bouche à oreille, ils suffisent souvent à exacerber les tensions jusqu’à un seuil critique.

Les inquiétudes tiennent non seulement pour l’évolution du conflit, mais également pour son issue. Si les efforts de la communauté régionale et internationale n’ont commencé à se faire réellement sentir que très récemment, la plupart se voient entravés par la peur des pays voisins d’un débordement du conflit. L’Union Africaine, par exemple, avait proposé en décembre dernier l’envoi d’une force de maintien de la paix au Burundi (MAPROBU), à condition que le Burundi donne son accord, ou, à défaut, que le deux-tiers des États africains donnent leur aval. Ces troupes auraient été composées de soldat-es de la région. La plupart des pays voisins, comme la Tanzanie, le Rwanda ou la RDC, toutefois, s’étaient opposés à une telle solution ; l’envoi d’une force n’aurait fait que générer plus de réfugié-es sur leur territoire, et donc plus d’instabilité (23). Le projet a été quelque peu oublié depuis au profit du dialogue et d’une solution politique au conflit.

Souveraineté et contestation populaire

Le conflit actuel au Burundi révèle donc plusieurs enjeux complexes issus de la dynamique régionale et internationale. L’enjeu ethnique d’abord, qui mérite d’être analysé et surveillé avec prudence. Il va sans dire que l’on ne peut détourner les yeux d’une situation explosive rassemblant plusieurs critères permettant de la voir tourner au drame, mais pouvons-nous nous limiter à ce regard précis? Dans un conflit sous tension où l’information est bloquée, alimentée au compte-goutte et à la rumeur à travers les médias sociaux en raison d’une censure médiatique volontaire, de telles allégations pourraient suffire à faire éclater les angoisses des populations. Les dynamiques régionales sont également à surveiller ; les Grands-Lacs ont longtemps été et sont encore une région particulièrement instable. Finalement, toute la question de la légitimité et de la souveraineté nationale vient peindre tout le portrait du conflit ; en soi, l’interprétation des Accords d’Arusha qu’en a fait la cour constitutionnelle burundaise n’est pas tout à fait erronnée. Comme en ont fait mention les juges de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) lors de l’un des sommets régionaux sur la question, on ne saurait avoir compétence pour revenir sur la décision de la cour suprême d’un État souverain.  À quoi auraient servi, sinon, tous les efforts de reconstruction de l’État de droit burundais après la guerre, si ses propres institutions pouvaient être contredites à tout moment (24)? Mais ensuite, lorsque ces mêmes institutions ne sont plus en mesure de rester indépendantes vis-à-vis du pouvoir en place, quel recours existe-t-il pour les populations? (Des cadres du pouvoir juridique burundais avaient d’ailleurs énoncé à la délégation du conseil de sécurité des Nations-Unies, en janvier dernier, qu’ils et elles se sentaient mal à l’aise d’appliquer le droit dans des situations délicates, préférant s’en remettre à leur hiérarchie) (25). Dans le contexte burundais, la médiation étrangère semble pour l’instant difficilement capable d’être cette porte de sortie; les autorités burundaises ont  été plutôt réfractaires à  celle-ci depuis le début du conflit : en janvier dernier, lors de l’arrivée à Bujumbura de la délégation du conseil de sécurité, celle-ci fut plus ou moins bien accueillie, sa présence sur le territoire burundais étant vue comme une ingérence à l’intérieur d’un conflit politique purement interne (26). S’il s’agit donc d’un conflit purement interne, et que le pouvoir en place s’oppose à toute intervention, que peuvent espérer les populations burundaises? Si beaucoup d’espoirs sont actuellement placés dans la médiation multilatérale au niveau de la CAE, il ne faut toutefois pas oublier que le multilatéralisme prend du temps. Reste à savoir si les Burundais-es peuvent se l’offrir, ce temps.

* : Le terme ethnie ou toute référence à un groupe ethnique dans la région des Grands Lacs est ici utilisé pour aider à la compréhension du texte. Il convient de rappeler que ces groupes ne sont aucunement ethniques, mais historiquement des groupes sociaux divers auxquels le terme ethnie fut attribué par le colonisateur belge

  1. Mathieu Olivier. « Opposition burundaise : Alexis Sinduhije interpellé à l’aéroport de Bruxelles » Jeune Afrique (En-ligne), 2 mai 2014 http://www.jeuneafrique.com/164027/politique/opposition-burundaise-alexis-sinduhije-interpell-l-a-roport-de-bruxelles/ Consulté le 25 février 2016
  2. RFI. « Burundi : le vice-président de la Cour constitutionnelle en fuite » RFI (En-Ligne) Publié le 4 mai 2015 http://www.rfi.fr/afrique/20150504-burundi-bujumbura-vice-president-cour-constitutionnelle-fuite/  Consulté le 21 février 2016
  3. Déclaration préliminaire de la MENUB sur les élections législatives et communales du 29 juin 2015 Doc off. ONU/CES (En-ligne) Publié le 2 juillet 2015 https://menub.unmissions.org/d%C3%A9claration-pr%C3%A9liminaire-de-la-menub-sur-les-%C3%A9lections-l%C3%A9gislatives-et-communales-du-29-juin-2015 / Consulté le 21 février 2016
  4. Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations-Unies au Burundi, Doc. Off. NU, S/2015/36, p.4
  5. CNARED. « Le CNARED » (En-ligne) http://cnared.info/wordpress/ Consulté le 27 février 2016
  6. UNHCR. « Burundi Situation : Emergency Response. January-Décember 2016 » (En-ligne) http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/vtx/home/opendocPDFViewer.html?docid=56bc862a9&query=Burundi p.5-6, consulté le 27 février 2016
  7. FIDH. « Rapport : Éviter l’embrasement au Burundi » (En-ligne) https://www.fidh.org/fr/regions/afrique/burundi/rapport-eviter-l-embrasement-au-burundi Consulté le 27 février 2016
  8. Jeune Afrique. « Burundi : Chronologie » Jeune Afrique, Mis à jour le 26 novembre 2015 (En-Ligne)http://www.jeuneafrique.com/pays/burundi/chronologie/ Consulté le 10 février 2016
  9. Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, 28 août 2000. (En-ligne) https://bnub.unmissions.org/Portals/bnub-french/accorddarusha.pdf Consulté le 26 février
  10. Ibid no.4, p.5
  11. Simone Petite « Au Burundi, la réthorique génocidaire faire craindre le pire » TV5MONDE (En-ligne), mis à jour le 20 janvier 2016 http://information.tv5monde.com/afrique/au-burundi-la-rethorique-genocidaire-faire-craindre-le-pire-66081 Consulté le 27 février 2016
  12. Roland Rugero. « 3éme mandat : contexte, coulisses et retournements avec le Sommet de Dar-es-Salaam » Iwacu (En-ligne), publié le 8 juin 2015 http://www.iwacu-burundi.org/blogs/rolandrugero/3eme-nkurunziza-mandat-coulisses-sommet-dar-es-salaam-burundi-eac/ Consulté le 2 mars 2016
  13. MI-RPD. « Communiqué no.5 : Burundi : un risque de génocide politique plutôt qu’ethnique » En-ligne, publié le 22 novembre 2015 http://reseau-rafal.org/sites/reseau-rafal.org/files/membres/afrique_centrale/burundi/mi-rpd/MIRPD%20communiqu%C3%A9%2022%20nov%2015.pdf Consulté le 28 février 2016 DAGROPASS-INFO. « Communiqué de presse du 13 novembre 2015 : Un conflit politique ou un génocide au BURUNDI actuel! » En-ligne, publié le 13 novembre 2015 http://reseau-rafal.org/sites/reseau-rafal.org/files/membres/afrique_centrale/burundi/dagropass/DAGROPASS%20conflit%20politique%20131115.pdf
  14. RFI. « Burundi : des cadres du mouvement de l’opposant Agathon Rwasa arrêtés » RFI Afrique (En-ligne), publié le 28 juin 2016 http://www.rfi.fr/afrique/20150628-burundi-arrestations-militants-opposition-agathon-rwasa Consulté le 27 février 2016
  15. Ibid no.13
  16. Équipe Perspectives Monde. « Élection de Joseph Kabila à la présidence de la République démocratique du Congo » En-ligne, publié le 29 octobre 2006 http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codePays=JPN&codeEve=951&grandesRegions=100&slide=2000&codeStat2=x&mode=carte&langue=fr&afficheNom=aucun Consulté le 26 février 2016
  17. REUTERS. « Rwanda ‘training Burundian refugees’ claim » eNews Channel Africa (En-ligne), publié le 4 février 2016 https://www.enca.com/africa/rwanda-training-burundian-refugees-claim /  Consulté le 28 février 2016
  18. RFI. « Infiltrations de rebelles burundais en RDC : ce que disent les services » RFI Afrique (En-ligne), publié le 5 janvier 2016 http://www.rfi.fr/afrique/20160105-infiltrations-rebelles-burundais-rdc-dixit-services-congolais Consulté le 28 février 2016
  19. RFI. « Le M23 dément les accusations de liens avec les infiltrés burundais » RFI Afrique (En-ligne), publié le 8 janvier 2016 http://www.rfi.fr/afrique/20160108-m23-rdc-burundi-rebelles-infiltres- Consulté le 28 février 2016
  20. Abubakr Diallo. « Crise au Burundi : Paul Kagamé accuse Pierre Nkurunziza » Afrik-News (En-ligne), publié le 9 novembre 2015 http://www.afrik.com/burundi-kagame-accuse-nkurunziza Consulté le 29 février 2016
  21. Grands-Lacs Info. « Kagamé veut chasser le CNDD-FDD du pouvoir au Burundi » Grands-Lacs informations (En-ligne), publié le 10 avril 2015 http://grands-lacs-informations.blogspot.ca/?view=classic Consulté le 29 février 2016
  22. Équipe Perspectives Monde. « Rwanda : Ligne du temps des dirigeants » En-ligne http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMGvt?codePays=RWA Consulté le 29 février 2016
  23. Trésor Kibangula. « Burundi : les pays de la région enverront-ils des troupes? » Jeune Afrique (En-ligne), 28 décembre 2015 http://www.jeuneafrique.com/289792/politique/burundi-les-pays-de-la-region-enverront-ils-des-troupes/ Consulté le 1er mars 2016
  24. Ibid no.12
  25. Rapport du Conseil de sécurité sur la mission effectuée en République centrafricaine, en Éthiopie et au Burundi (notamment auprès de l’Union Africaine), Doc off. NU, S/2015/503, 30 juin 2015, p.21
  26. Jeune Afrique avec AFP. « Burundi : violences et manifestations à l’arrivée des ambassadeurs de l’ONU à Bujumbura » Jeune Afrique (En-ligne), 22 janvier 2016 http://www.jeuneafrique.com/296034/politique/burundi-violences-manifestations-a-bujumbura-a-larrivee-ambassadeurs-de-lonu/ Consulté le 1er mars 2016
  27. Pierre Jacquemot. « Ressources minérales, armes et violence dans les Kivus (RDC) » La Découverte, no.134, mars 2009, p.45-47
  28. Roland Pourtier. « Ressources naturelles et fragilités de l’État » chap. in États et sociétés fragiles ; entre conflits, reconstruction et développement, sous la dir. Jean-Marc Châtaignier, Hervé Magro. Paris : Éditions Karthala, 2007, p.95