Résidence permanente au Canada : un processus long et laborieux

Résidence permanente au Canada : un processus long et laborieux

Le processus et les délais pour obtenir la résidence permanente (RP) au Canada sont de plus en plus longs. Il existe plusieurs cas comme celui de Pamela Lavra ou de Carole Villautreix, où la longue attente pour la RP a occasionné beaucoup de stress.

Pour Pamela Lavra, une immigrante venue de l’Europe, la quête pour obtenir la résidence permanente canadienne a été très « stressante ». Mme Lavra s’est installée au Québec en 2016 avec un permis « fermé », un type de permis qui autorise le ou la détenteur·trice à travailler pour une entreprise seulement. Deux ans plus tard, elle a étudié la langue française en plus de passer un examen intermédiaire-avancé afin d’obtenir son Certificat de sélection du Québec (CSQ) en seulement 20 jours. Cependant, cela a pris cinq mois avant qu’elle n’obtienne son certificat. Le chemin et les malheurs de la nouvellement arrivée ne s’arrêtent pas ici. Vers la fin de l’année 2018, elle a déposé sa demande pour avoir la résidence permanente canadienne. Elle pensait attendre aux alentours de 17 mois, soit la moyenne qui était affichée sur le site Web d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

Pendant sa longue attente, Mme Lavra a été contrainte de renouveler son permis de travail à plusieurs reprises et chaque demande engageait des périodes d’attente de trois à quatre mois. Il est arrivé à plusieurs reprises qu’elle perde sa couverture de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), et cela, en dépit du fait qu’elle continuait de payer ses impôts chaque année. Finalement, elle est devenue résidente permanente en avril 2021. Toutefois, elle continue à déplorer tout le temps perdu pendant le traitement de sa demande de citoyenneté : « Si j’étais dans une autre province, j’étais déjà citoyenne canadienne. » Pamela doit maintenant attendre de recevoir sa carte de RP. Elle prévoit attendre 4 mois et plus avant de la recevoir. Les délais d’envoi et de réception de la carte de résidence permanente suscitent beaucoup de maux de tête et de stress pour la nouvellement arrivée. Pour des raisons familiales, elle envisage de se rendre en Italie, mais elle n’est pas sûre d’avoir sa carte d’ici son départ.

Il est toujours possible de quitter le Canada sans la carte de résidence permanente, mais les déplacements à l’extérieur du pays sont laborieux. Si un·e individu sans sa carte de RP décide de quitter le Canada, il ou elle doit demander un titre de voyage. Le processus pour avoir ce titre demande encore une fois d’envoyer de la documentation exhaustive, dont la confirmation que le ou la demandant·e est resté·e au Canada pendant au moins 730 jours au cours des cinq années précédant la date de demande du titre de voyage pour résident permanent (TVRP)[i].

Depuis que la saga de sa résidence permanente a commencé, l’Italienne dit vivre énormément de nervosité. Elle qualifie la situation d’injuste et d’inhumaine. Malgré le fait qu’elle aime tout en ce qui concerne le Québec, son expérience avec l’IRCC lui a fait remettre en question sa place au sein de la société québécoise. Lors d’un échange de textos, elle a avoué avoir pensé à retourner en Europe : « je paye beaucoup d’impôts, je travaille dans un domaine très recherché (informatique), mais j’ai pensé à quitter le Québec beaucoup de fois. »

Dans l’espoir de faire avancer les choses, un groupe Facebook appelé Où sont nos dossiers de Résidences Permanentes — Québec? a été crée. Sur ce groupe, les membres partagent leur situation et leurs questions sur la résidence permanente. Ce groupe est constitué d’environ 7 300 membres et son objectif est de dénoncer les délais déraisonnables. Le groupe est parrainé par l’organisation Le Québec c’est nous aussi, et, par le passé, les deux groupes partenaires ont organisé des manifestations pour attirer l’attention des autorités, des médias et de la population sur la question de l’immigration.

Un problème qui en affecte plus d’un·e

Il existe plusieurs histoires comme celle de Pamela, où des personnes voulant devenir citoyen·ne·s canadien·ne·s sont prisonnier·ère·s des délais pouvant s’étaler sur plusieurs années. Dans un communiqué de presse diffusé le 11 mai dernier, l’organisation Le Québec c’est nous aussi révèle que plus de 50 000 personnes sélectionnées par la province de Québec sont toujours en attente de la décision concernant leur résidence permanente, et que, pour certain·e·s, la période d’angoisse dure depuis plusieurs années[ii].

Selon Mme Villautrex, administratrice du groupe Où sont nos dossiers de Résidences Permanentes — Québec?, les personnes participantes au forum ont l’impression qu’elles sont prises au centre d’un match de ping-pong entre les gouvernements provincial et fédéral. De plus, elle dénonce le manque de communication entre les deux paliers de gouvernement : « Ils [les gouvernements] ne s’assoient pas à la même table pour discuter de nos problèmes […]. Ils ne comprennent pas notre souffrance. » Elle soutient qu’il est possible que certaines personnes prises dans ce manège en souffrent énormément.

L’immigrante-investisseuse a aussi voulu dénoncer une pratique du gouvernement du Québec où les autorités québécoises accordent le CSQ à un nombre élevé de gens qui souhaitent l’obtenir, mais ne donnent pas le même nombre de RP. Malgré un courriel et un appel au bureau d’Ottawa destinés à Peter Schiafke, secrétaire parlementaire pour le ministre de l’IRRC, aucun commentaire n’a été émis de la part du gouvernement.

Enfin, la route pour obtenir la résidence permanente au Canada est un projet qui peut s’étaler sur plusieurs mois, voire des années, et elle suscite des émotions négatives chez ceux et celles qui souhaitent l’obtenir. De plus, il semble y avoir un manque de communication entre les différents gouvernements, et une impression d’incompréhension de leur souffrance se fait sentir chez certain·e·s demandeur·euse·s.

crédit photo: flickr:/Dani Villanueva


[i] Gouvernement du Canada, Titre 5529 — Demande de titre de voyage pour résident permanent, 29 mai 2020, https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/demande/formulaires-demande-guides/guide-5529-demande-voyage-resident-permanent.html

[ii] Le Québec c’est nous, Délais de traitement des dossiers de résidence permanente : il faut procéder au traitement immédiat des dossiers du Québec dans l’inventaire fédéral, communiqué,11 mai 2021. https://lqcna.files.wordpress.com/2021/05/communique-lqcna-11-mai-2021.pdf

L’accessibilité dans les grandes villes demeure problématique

L’accessibilité dans les grandes villes demeure problématique

L’accessibilité universelle demeure un sujet de débat dans notre société, mais elle est loin d’être une chose acquise pour tout le monde. Les grandes villes au Québec comme Montréal ont mis en œuvre des plans pour rendre la vie plus facile à la population à mobilité réduite, mais il existe encore beaucoup d’obstacles à franchir. 

Le quotidien des individus à mobilité réduite est rempli de défis et d’embuches. 

Par exemple, une visite au supermarché peut devenir un enfer s’il n’y a pas des accommodations comme des places de stationnements près de l’établissement. Dans le but de respecter la Loi2 qui stipule que toutes les municipalités de 15 000 habitants et plus doivent adopter un plan d’action pour réduire les obstacles à l’intégration des personnes à mobilité réduite, la Ville de Montréal s’est dotée du Plan d’action 2015-2018. [i] Ce plan est divisé en 4 axes : accessibilité architecturale et urbanistique, accessibilité des programmes, des services et de l’emploi, accessibilité des communications ainsi que sensibilisation et formation. Pour le premier point, une des actions recommandées est de rendre les immeubles existants accessibles ainsi que de prendre en compte les normes pour les bâtiments nouveaux. 

Cependant, la modification des anciens immeubles ne s’applique pas à tous les bâtiments de la métropole. Ce règlement concerne les emplacements publics comme les mairies d’arrondissements, les bibliothèques, les maisons de la culture, les arénas et les centres sportifs Pour Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), un organisme panquébécois qui défend les droits des personnes en situation de handicap[ii],: « il y a un énorme problème et cela est dû à un gros manque de volonté de la classe politique, que ce soit des municipalités ou de l’Assemblée nationale, c’est énorme », a-t-elle dit lors d’une entrevue téléphonique.

La situation problématique du métro 

Le manque d’accessibilité dans la majorité des stations de métro du territoire montréalais représente un problème important pour les usagers ayant une déficience motrice. Le réseau de métro de la Ville de Montréal compte actuellement 68 stations de métro dispersé un peu partout sur son territoire.[iii] Cependant, le constat est assez négatif lorsque vient le temps de compter le nombre de stations qui sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Selon le site de la Société de Transport de Montréal (STM), seulement 17 stations sur les 68 sont munies d’ascenseurs et sont donc faciles d’accès pour les individus à mobilité réduite.[iv] Par exemple, les choses changent rapidement, alors que 14 emplacements comme ceux d’Atwater et d’Angrignon, sont en rénovation et comptent ajouter des ascenseurs.[v]

Woody Belfort est un homme ayant des limitations au niveau de la marche et qui utilise le système de métro lors de ses déplacements à Montréal. Il avoue qu’il a rapidement réalisé que les choses seraient compliquées : « Au moment où j’ai commencé à utiliser le métro, j’ai rapidement remarqué qu’il n’y avait pas beaucoup de rampes ou d’ascenseurs, ce qui est bizarre, car les gens amenaient des poussettes avec des enfants ou les personnes âgées avaient des marchettes », s’est-il confié en entrevue. Pour arriver à ses fins, l’athlète de 25,  ans né avec un type de paralysie cérébrale appelé diplégie spastique, doit physiquement descendre de son fauteuil pour monter ou descendre les escaliers lorsqu’il n’y avait pas d’ascenseur.[vi]  

M.Belfort se rappelle que l’une des stations qu’il a utilisées par le passé avait physiquement un ascenseur, mais qu’il fallait surmonter quelques marches pour y arriver. Malgré ce genre d’embuche, Woody voit une volonté de bien faire, mais qu’une révision de la manière de faire est requise : « Je vois qu’ils essaient, mais ils le font de la mauvaise façon ». Lorsqu’il est temps d’aborder la question de l’accessibilité générale dans les vieilles villes comme Montréal ou Québec, le joueur de basketball en fauteuil roulant dit que les choses sont « vraiment difficiles » parce que selon lui, les notions d’accessibilité et d’inclusivité n’étaient pas une priorité à l’époque. Cependant, les choses semblent aller dans la bonne direction, car selon lui, la population commence à être de plus en plus consciente que ce n’est pas tout le monde qui a la capacité de se déplacer librement ou sans complication. 

Le désir de rendre une ville plus facile d’accès ou plus inclusive pour une partie de sa population peut s’avérer plus difficile à réaliser que d’y penser ou mettre sur papier. Les ouvriers sur le terrain ainsi que les architectes doivent prendre en considération des facteurs architecturaux et extérieurs qui peut rendre la tâche difficile à réaliser.  

Une tâche difficile 

Les plans pour modifier et rendre les établissements plus accessibles pour tout le monde sont plus faciles à mettre sur papier que de concrétiser réellement. Selon Gérard Beaudet, professeur d’urbanisme et d’architecture de paysage à l’Université de Montréal, il est plus compliqué d’adapter les bâtiments qui sont plus anciens. Par exemple, les lieux de cultes sont très compliqués à rendre accessible, car ces lieux sont généralement situés en hauteur et requièrent une plus longue rampe. De plus, l’espace nécessaire pour insérer ces rampes n’est pas toujours disponible. 

En plus de devoir jouer avec le manque d’espace ou le terrain abrupt, M. Beaudet dit que les bâtisseurs doivent aussi penser à un plan d’évacuation adapté dans l’éventualité d’un incendie : « Si l’on donne accès à des personnes qui ont des difficultés d’accès, il faut être capable de les évacuer advenant un incendie. Évidemment, ce n’est pas les escaliers standards qu’on va pouvoir les évacuer ou sinon ça prend des zones de refuges(une zone sûres, protégées du feu pour les personnes en attente d’être évacuée en toute sécurité)[vii] où les pompiers pourront aller les chercher », dit-il dans une entrevue téléphonique avec l’Esprit libre.

Dans le but de rendre les déplacements plus faciles et plus agréables pour tout le monde, la STM s’est fixé l’objectif d’avoir 41 stations adaptées d’ici 2025.[viii]

crédit photo : flickr:/caroline de francqueville


[i] Ville de Montréal, Accessibilité universelle Plan d’action 2015-2018, Plan d’action, Montréal :Ville de Montréal , 28p. http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/ARROND_RDP_FR/MEDIA/DOCUMENTS/2015-10-06_PLAN%20ACCESSIBILIT%C9%20UNIVERSELLE%20-%20VILLE%20DE%20MONTR%C9AL.PDF

[ii] Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, Notre mission, 9 aout 2021, https://rapliq.org/a-propos/

[iii] Métro de Montréal, Foire aux Questions, 8 aout 2021, https://www.metrodemontreal.com/faq/index-f.html

[iv] STM.info,Accès au métro par ascenseur,8 aout 2021, https://www.stm.info/fr/acces/acces-au-metro-par-ascenseur

[v] STM.info, L’accessibilité universelle dans le métro,7 aout 2021, https://www.stm.info/fr/a-propos/grands-projets/grands-projets-metro/accessibilite-universelle

[vi][vi] Huffpost Québec, publié sur Facebook,23 janvier 2019,consulté le 7 aout 2021. https://www.facebook.com/watch/?v=332323747382382

vii Société de transport de Montréal, « L’accessibilité dans le métro », consulté le 9 aout 2021, https://www.stm.info/fr/a-propos/grands-projets/grands-projets-metro/acc…

Marie-Claude Lortie, Personnalité de la semaine : Woody Belfort, La Presse, 28 avril 2019, https://www.lapresse.ca/actualites/2019-04-28/personnalite-de-la-semaine-woody-belfort

[vii] Gouvernement du Canada, La planification de la sécurité, consulté le 24 aout 2021, https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/programmes/invalidi…

Le sport féminin évolue mais reste précaire

Le sport féminin évolue mais reste précaire

Le portrait de la place des femmes dans le sport et la possibilité de vivre de sa passion, pour les athlètes féminines affiche toujours une tendance inquiétante. Cependant, des débats se déroulent de plus en plus souvent dans la sphère publique et des organismes tentent de faire changer les choses. 

La situation des femmes dans le sport est préoccupante du point de vue de leur place dans les fédérations sportives. Des statistiques d’une étude la Chaire Claire-Bonenfant illustrent le manque de représentation de la population sportive féminine au poste de présidente ou à l’intérieur des conseils d’administration. Selon une étude de la Chaire Claire-Bonenfant, seulement 19 % des fédérations sportives au Québec avaient des femmes à leur tête. La représentation féminine au sein des conseils d’administration des fédérations sportives n’est guère plus reluisante, alors que 22 % des individus au sein de ces comités sont des femmes.[i]

Un phénomène d’abandon 

Les déboires du sport féminin ne se limitent pas au Québec, une étude de l’organisation Femmes et Sport au Canada (Canadian Women and Sport) a illustré qu’une fille sur trois âgée de 6 à 18 ans décidera d’abandonner la pratique du sport.[ii]

Le tout a commencé à l’âge de 10 ans alors qu’elle a fait la transition de la ringuette au hockey. 

Tout au long de son parcours, Mélodie a eu la chance de pratiquer son sport avec des garçons et des filles. Elle a décidé de prendre sa retraite du hockey professionnel après cinq saisons avec les Gee-Gees (ou Gris et Grenat) de l’Université d’Ottawa pour se concentrer sur sa carrière professionnelle et de se rapprocher de sa famille [iii].

Le sport féminin est sur la bonne voie 

L’ancienne Gee-Gees estime que le développement du sport connait une bonne progression, mais qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire. Elle pense qu’il est « définitivement possible » pour une athlète de vivre de son sport au Québec. 

Elle a le souhait de voir le hockey féminin prospérer et devenir un moyen de vivre confortablement sa vie pour les sportives de la province : « C’est quelque chose j’aime penser qui pourrait se réaliser dans  le hockey féminin. C’est d’ailleurs sur la bonne voie avec la PWHPA (Professional Woman Hockey Players Association). »  La PWHPA est une organisation à but non lucratif qui a pour but de défendre les intérêts des joueuses de hockey professionnelles[iv].

Bruno Vachon, président par intérim d’Égale Action, va dans la même voie lorsqu’il soutient que si une athlète espère vouloir vivre de sa passion pour son sport, elle devra quitter le Québec pour rejoindre d’autres ligues ou poursuivre son entrainement dans un milieu plus adapté. « Au Québec, c’est présentement très dur de vivre de son sport pour une athlète féminine. Généralement, les athlètes [féminines] qui réussissent ont un 2e emploi pour subvenir à leurs besoins. »  

Un changement qui se fait attendre

C’est dans l’espoir de faire changer les choses que l’organisation Égale Action a été fondée en 2001.

L’organisation ayant Bruno Vachon à sa présidence a comme mission de rendre le système sportif québécois équitable ainsi qu’égalitaire pour la communauté féminine. L’organisme a aussi comme but d’aiderer les filles et les femmes dans le développement de leur plein potentiel. Selon une étude parue en 2014, il y a une grande disparité entre l’attention portée aux sports féminins et  ceux de leurs confrères. Cette étude a révélé que moins de 5 % de la couverture sportive canadienne concernait des femmes.[v]

Pour la Septilienne, il y a beaucoup de changements à apporter dans la promotion des sports adressés aux filles ou aux femmes au Québec. Elle a confié qu’elle voudrait voir une égalité entre la place accordée aux sports masculin et féminin : « J’aimerais voir les sports féminins à la télévision comme ceux des hommes. » a-t-elle mentionnée lors d’une entrevue à distance. 

L’équipe de hockey des Canadiens de Montréal est le centre d’attention des médias de la province, mais Mélodie Bouchard souhaite qu’une partie de cette attention soit tournée vers des athlètes féminines de haut niveau : « Nous avons des filles comme Marie-Philip Poulin, Mélodie Daoust, Anne-Renée Desbiens [et plusieurs autres] qui sont des athlètes de haut niveau et qui jouent au niveau professionnel où le niveau de jeu est d’un calibre très élevé », a-t-elle mentionné lors d’une entrevue réalisée à distance. 

Selon M. Vachon, président par intérim d’Égale Action, la place du sport féminin au Québec a évolué dans les dernières années, mais il est nécessaire de continuer à faire avancer les choses en continuant le dialogue et à poser des actions concrètes. 

La tête dirigeante de l’organisme québécois affirme que le changement doit se produire au niveau organisationnel : « Il y a des encore des barrières intrapersonnelles (estime de soi, image corporelle), mais principalement, c’est la culture organisationnelle et les biais inconscients qui créent des barrières (support financier, discrimination, stéréotypes, préjugés, harcèlement, conciliation famille-travail, plan de développement, etc.) » a-t-il dit en entrevue avec l’Esprit libre. 

Un manque d’opportunité pour les athlètes au Québec 

Il existe un bassin de talents féminins dans le monde du sport au Québec, mais il existe un nombre limité de ligues. L’équipe de hockey féminine les Canadiennes de Montréal a vu ses rencontres interrompues au sein de la Ligue canadienne de hockey féminin [LCHF] alors que la ligue a cessé ses activités pour des raisons économiques[vi]. La ligue a expliqué l’interruption des opérations en raison du modèle d’affaire qui n’était pas rentable.  

Quoi qu’il semble difficile de subvenir à ses besoins en tant que joueuse de hockey, il est possible de se rendre dans les compétitions mondiales et ainsi avoir la chance de représenter son pays à l’international comme la québécoise Mélodie Daoust l’a fait.  

Crédit photo :  flickr:/Christos Tsoumplekas


[i] Julie Roy, Femme et sport : Encore du chemin à faire, Journal de Montréal,10 mars 2021, https://www.journaldemontreal.com/2021/03/10/femmes-et-sport–encore-du-…

[ii] Canadian Women & Sport, Les filles canadiennes abandonnent le sport selon une étude nationale, https://womenandsport.ca/fr/filles-canadiennes-abandonnent-le-sport/#:~:….

[iii] Fabrice Samedy, La fin d’une ère pour Mélodie, La Rotonde, 5 avril 2020, http://www.larotonde.ca/la-fin-pour-melodie/

[iv] Zoë Hayden, Women’s Hockey : What’s a Union? (plus, a note on our coverage), The Victory Press, 29 mai 2019 , https://victorypress.org/2019/05/29/womens-hockey-whats-a-union-plus-a-n…

[v] Sébastien St-onge, Peu de place pour le sport féminin à la télévision québécois, L’exemplaire, 18 octobre 2018, https://www.exemplaire.com.ulaval.ca/sports/peu-de-place-pour-le-sport-f…

[vi] Alexandra Piché, La ligue canadienne de hockey féminin fermera ses portes, Radio-Canada, 31 mars 2019,  https://ici.radio-canada.ca/sports/1161614/hockey-feminin-ligue-canadienne-lchf-fermeture

Les universités en région : un impact sur plusieurs fronts

Les universités en région : un impact sur plusieurs fronts

Ce ne sont pas toutes les villes qui offrent la possibilité d’avoir une université située à proximité du centre-ville, ou dans sa région. Cependant, lorsqu’une ville en dehors des grandes métropoles se dote d’un établissement d’éducation supérieure, il semblerait que ce coin de pays subira un impact important. 

D’un point de vue économique, l’implantation d’une université dans une ville éloignée des grands centres, comme Montréal ou Québec, peut rapporter un montant non négligeable de revenus dans les coffres de la ville et des entreprises locales. Si l’on se fie aux données de la Chambre de commerce et d’industrie de Sherbrooke, les retombées locales engendrées par l’université et les dépenses de ses étudiant.e.s seraient estimées à 855,3 millions de dollars en 2019. 

De ce chiffre, 704,5 millions de dollars provenaient des activités économiques de l’université elle-même, mais ce montant est complété par les 150,8 millions de dollars dépensés par les étudiant.e.s.[i]

De plus, le fait d’avoir une institution qui forme la génération de demain dans plusieurs domaines représente un atout important pour les entreprises de la région. À Sherbrooke, ce sont en effet plusieurs dizaines de milliers d’étudiant·e·s qui fréquentent les huit facultés de l’université, ce qui représente autant de candidat·e·s potentiels pour les compagnies locales qui chercheraient à recruter dans les prochaines années. 

Il y a maintenant cinq ans, l’UdeS a fondé le groupe de partenariat d’affaire, qui a pour but d’aider les entreprises à trouver le chercheur idéal ou la chercheuse idéale, afin d’obtenir le financement nécessaire pour relever les défis en innovation. Depuis la création de ce programme jusqu’en 2019, ce sont 850 entreprises qui ont eu recours à l’expertise de l’université.[ii]

Jusqu’à présent, l’exemple de l’université de Sherbrooke a permis de démontrer que le fait d’avoir une université dans sa ville engendre un impact considérable sur l’économie de la ville, mais celui-ci ne se limite pas uniquement à des avantages économiques. Les universités en région ont aussi un très grand impact sur l’innovation, alors qu’elles favorisent l’épanouissement de projets. 

Une créatrice d’innovation

Frédéric Laurin, professeur d’économie à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières, affirme qu’une université comme l’UQTR a aussi un impact au niveau du développement régional et de l’innovation, en plus de produire un impact sur l’économie d’une région située en dehors des grands centres. Par exemple, il se souvient avec joie du moment ou un de ses collègues a aidé une étudiante à trouver une façon de réutiliser le sable qui est répandu sur le sol pendant les mois de gel. Dans des cas comme celui-là, les impacts positifs se font ressentir parmi tous les joueurs impliqués : « Pour la ville, ça ne coûte [presque] rien, c’est le travail d’étude d’un étudiant qui est crédité ; pour le professeur, ça permet de mieux comprendre son domaine de recherche et pour la ville, c’est une belle contribution », dit-il en entrevue avec l’Esprit libre.[iii]   

La recherche dans les universités peut avoir un impact sur la vie quotidienne d’une région ou d’une localité, mais aussi sur la province dans son ensemble. Des inventions comme une batterie au lithium solide capable de fonctionner à température ambiante, ont été développé à l’université de Sherbrooke et ont le potentiel de faciliter la vie d’une grande quantité [KK1] de personnes en-dehors des murs d’une institution consacrée à l’enseignement supérieur.[iv]

Diffusion du savoir

Si la vocation première d’une université est d’éduquer et de former les générations futures dans leur domaine, ces établissements ont aussi des impacts sur l’accès à de l’information de qualité de la part de la population. Les études des chaires de recherche associées avec des universités comme la Chaire Claire-Bonenfant et l’Université Laval sont fréquemment citées dans les médias. Avec la diffusion de ces rapports ou de ces études dans les médias, la diffusion du savoir s’effectue à grande échelle et l’absence du travail universitaire constituerait un obstacle important dans la quête du savoir. 

Cependant, dans certains cas, le choix de poursuivre ses études dans une autre région représente une expérience plus que positive, qui peut même s’avérer nécessaire pour parfaire son parcours académique. 

Ce fut le cas de William Subranni, qui a décidé de joindre les rangs de l’Université Bishop.  

Le pouvoir de la communauté

William est un ancien étudiant en comptabilité et un joueur de football qui a décidé de suivre un programme à l’Université Bishop de janvier 2017 à mai 2021. L’ancien joueur des Gaiters de Bishop a décidé de s’inscrire dans cet établissement d’études supérieures, car il voulait avoir l’opportunité de continuer sa carrière d’athlète en même temps qu’il complèterait le programme qu’il avait à cœur de suivre. 

Cet athlète récemment diplômé a trouvé son passage à l’Université Bishop fantastique : « La communauté était très serrée, je rencontrais des gens que je connaissais lorsque j’allais à l’épicerie ou lorsque j’allais m’entraîner, ce qui rendait le tout agréable puisque je ne connaissais personne quand je suis arrivé » révèle-t-il dans un entretien pour l’Esprit libre. 

Comme à la maison

M. William Subranni ne s’est pas senti déstabilisé pendant la transition qui l’a amené à quitter son domicile familial pour suivre des études à l’université. Dans son cas, ce passage s’est fait plus facilement que s’il avait dû quitter sa région natale à la faveur d’une grande métropole. Il a effectivement trouvé plusieurs bienfaits à la vie dans une plus petite ville, comme le fait de ne pas avoir à se soucier du trafic routier, ni de la difficulté à laquelle il se serait heurté à trouver du stationnement dans une ville comme Montréal. 

L’athlète a aussi beaucoup apprécié la proximité qu’il avait avec d’autres étudiant·e·s, car c’est ainsi qu’il a trouvé de la motivation nécessaire pour accomplir ses tâches : 

« Le fait d’habiter près [de tout le monde] et de partager les mêmes buts que les personnes que je côtoyais rendait [le] tout plus intense, puisque nous nous motivions toujours à dépasser nos limites personnelles, autant comme athlète que comme étudiant » – William Subranni   

Le fait de vivre dans un coin de pays plus reculé a aussi eu des effets sur les activités de William en dehors de l’école, car la proximité dont il bénéficiait avec les autres étudiant.e.s rendait ses fins de semaine plus agréables, parce que des activités et des fêtes avaient souvent lieu un peu partout sur le campus. 

Finalement, l’éducation a été différente à l’Université Bishop qu’elle ne l’aurait été dans une université plus grande, car les cohortes d’étudiant·e·s étaient plus restreintes. Selon son expérience, les classes de William comptaient environ une trentaine d’étudiant·e·s, ce qui rendait l’expérience d’enseignement plus personnelle. Les professeur·e·s connaissaient les noms de tous leurs étudiant·e·s, et ils ou elles étaient toujours accessibles pour discuter.[v]

Au final, les universités régionales ont des impacts économiques considérables, car elles permettent une circulation importante de capitaux au sein des communautés locales. Il y a ensuite la chance de puiser dans l’expertise de la communauté universitaire à prendre en considération. Dans le même ordre d’idées, la communauté universitaire permet de favoriser l’innovation en faisant venir des chercheur·euse·s compétent·e·s dans la ville qui héberge l’établissement d’études supérieures qui a embauché ces travailleur·euse·s qualifié·e·s, en plus de faire circuler le savoir académique à l’extérieur des murs de l’institution avec la publication régulière d’études auxquelles le grand public a accès à travers les médias. 

Ces retombées positives se font aussi ressentir au sein de la communauté étudiante, comme cela a été avec le cas de William, si l’on tient compte du plaisir qu’il a ressenti pendant ses études, où il a eu la possibilité de consolider ses deux passions au sein d’un même environnement, dans une ambiance bon enfant qui lui a rappelé son chez-soi. 

crédit photo : flickr/Camille Stromboni


[i] Chambre de commerce et industrie de Sherbrooke, Impact économique de l’Université de Sherbrooke (consulté le 21 aout 2021).

[ii] Louise Bourgault, propos recueillis par Fabrice Samedy le 20 aout 2021.

[iii] Frédéric Laurin, propos recueillis par Fabrice Samedy le 20 aout 2021

[iv] Radio-Canada, « Une batterie au lithium solide développée à l’Université de Sherbrooke », Radio-Canada,18 aout 2021. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1817442/pile-voitures-electriques-recherche-universitaire

[v] William Subranni, propos recueillis par Fabrice Samedy le 22 aout 2021.


 [KK1]Suggestion : « d’un grand nombre de personnes »

Le sport électronique au Québec prend de l’ampleur tranquillement

Le sport électronique au Québec prend de l’ampleur tranquillement

Le phénomène qu’est devenu le sport électronique a pris d’assaut les quatre coins de la planète alors que des ligues professionnelles et collégiales ont fait leur apparition. La tendance commence graduellement à faire son apparition dans l’écosystème du Québec, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire pour son épanouissement total.

Le sport électronique, aussi appelé Esport, est un type de compétition où les jeux vidéo sont disputés en personne à l’aide des LAN party ou par l’entremise d’Internet. Les adeptes se disputent les honneurs grâce à des consoles de jeux ou des ordinateurs spécialisés.[i]

La scène Esport regroupe plusieurs titres de jeux populaires comme League of Legends, Valorant, Call of Duty, Hearthstone et plusieurs autres.

Ce nouveau type de compétition a fait sa marque aux quatre coins du monde alors que les États-Unis, l’Europe, la Chine, la Corée du Sud et plusieurs autres pays ont leur propre système de compétition. Si la culture du jeu vidéo compétitif est déjà installée dans le monde, elle est toujours en développement au Québec. Avec le temps, l’équipe Mirage, la seule équipe professionnelle au Québec, ainsi que la Ligue Collégiale de Sports Électroniques (LCSE) ont vu le jour.[ii] De plus, des programmes d’esport ont commencé à faire leur place dans les écoles secondaires, collégiales et universitaires de la province.

Pour Carl-Edwin Michel, fondateur de Northern Arena, la compagnie qui possède l’équipe Mirage, la place du Esport est encore à faire : « La scène du sport électronique au Québec est en développement, c’est très grassroot, mais c’est tranquillement pas vite en train de se développer […]. Il y a quand même de plus en plus d’intérêt, mais je dirais que l’intérêt au Québec est beaucoup plus axé au niveau-école (secondaire, Cégep, etc.) » dit-il en entrevue avec L’Esprit libre.

Quoique le sport électronique commence à gagner de plus en plus de terrain dans les institutions scolaires québécoises et canadiennes, il reste que cette discipline est encore méconnue du monde étudiant. Pour Patrick Surowiack, président de l’association esport de l’université Concordia, il arrive que des étudiants ou étudiantes mentionnent qu’ils ou elles ignoraient l’existence d’une telle association au sein de l’université montréalaise. Il estime que la population s’intéressant aux jeux vidéo et aux sports électroniques à Concordia est considérable, mais qu’il reste encore une grande partie à exploiter.

Un exode du talent

Le manque de développement des infrastructures ou d’opportunité de vivre du Esport force le talent québécois à s’exiler dans d’autres pays pour pratiquer leur art. Ce fut le cas de Philippe « Vulcan » Laflamme, un Sherbrookois joueur de League of Legends pour l’organisation américaine Cloud 9.

La migration en dehors du Québec et du Canada ne se limite pas exclusivement aux joueurs et joueuses espérant vivre de leur passion. M. Michel affirme avoir perdu un bon nombre d’employé·e·s de son entreprise basée en Ontario, pour les États-Unis : « On leur offrait le même travail qu’ils faisaient avec moi, mais avec le double ou le triple du salaire. »

 Dans le but de faire fleurir le sport électronique au Québec, le patron de Northern Arena voudrait voir plus d’implication des entreprises québécoises. « Il y a de gros brand québécois qui pourraient s’intéresser au esport, mais ils ne sont peut-être pas au courant. » Il est arrivé à plusieurs reprises que des grosses marques s’associent avec des organisations esport, comme le partenariat qu’entretient la marque italienne Gucci avec l’entreprise américaine 100Thieves.[iii]

Ce genre de partenariat se produit aussi en Europe alors que G2 a annoncé une association avec Ralph Lauren.[iv] Selon les prédictions, l’industrie du esport devrait surpasser le milliard de dollars en revenu, une augmentation par rapport à 2020. Les droits de diffusion des tournois et les partenariats devraient représenter 75 % des revenues (833,6 millions de dollars) cette année.[v]

Un milieu entouré de préjugés et d’incompréhension

À l’extérieur du cercle des initié·e·s, le sport électronique est un sujet qui peut être considéré comme controversé. Par exemple, un groupe composé de spécialistes de la santé et d’athlètes de haut niveau sont sortis publiquement pour s’opposer au projet qui aurait permis au esport d’être introduit aux Jeux olympiques.[vi] Le groupe explique leur désaccord contre cette possibilité, car selon eux, cela véhiculerait un message « qui serait en contradiction avec les valeurs olympiques ainsi que la promotion d’une saine pratique sportive. » Certains gros noms du monde sportif canadien comme Mikaël Kingsbury, Joannie Rochette, Alexandre Bilodreau et plusieurs autres faisaient partie du groupe.[vii]

Encore de nos jours, il subsiste beaucoup d’incompréhension et de préjugés sur l’industrie et sur les individus pratiquant le sport électronique. Un des plus grands débats qui existe entourant le sport électronique est celui autour de la question à savoir si l’esport devrait être considéré comme un sport. Une réponse définitive ne sera pas trouvée ici, mais il est possible de faire quelques parallèles entre le sport traditionnel et le sport électronique. Les deux disciplines demandent beaucoup de pratique, il y a aussi la présentation de tournois et les équipes s’organisent de plus en plus.[viii]

Afin de combattre les préjugés que la population pourrait avoir envers le domaine du esport, Frédéric Nolet, surnommé « Classique » sur Internet, propose d’accorder plus d’attention sur les Québécois·es ayant beaucoup de succès à l’international. « À force de mettre les projecteurs sur les gens ayant beaucoup de succès grâce aux jeux vidéo comme Philippe (Vulcan) Laflamme et Stéphanie Harvey, l’idée préconçue que les jeux vidéo, c’est mal, s’effrite graduellement. »

L’entraineur de League of Legends au Cégep de St-Hyacinthe et journaliste pour le site de RDS Jeux vidéo a noté une ouverture et un intérêt pour le sport électronique. Il affirme avoir eu plus d’interactions avec des journalistes ou des professeur·e·s qui voulaient en apprendre davantage sur le milieu.

Au final, la scène québécoise de sport électronique en est toujours à ses premiers pas et il reste encore beaucoup de progrès à faire, surtout au niveau de la reconnaissance des institutions ainsi que de la population en général, mais un progrès à été noté dans les dernières années. De plus en plus de questions sur le milieu ont été posées aux professionnel·le·s et l’attention médiatique commence à se faire, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de voir l’esport s’épanouir complètement au Québec.  


Crédit photo : Fred William Dewitt

[i] Futura Tech, « E-sport : qu’est-ce que c’est ? », consulté le 16 juillet 2021, https://www.futura-sciences.com/tech/definitions/jeux-

video-e-sport-16445/

[ii] Esport Québec, « La LCSE-Ligue Collégiale de Sports Électronique ». consulté le 16 juillet 2021, https://esportsquebec.ca/lcse/ 

[iii] 100 Thieves, publié sur Twiter ,12 juillet 2021, consulté le 16 juillet 2021, https://twitter.com/100thieves/status/1414626479862796292

[iv] G2esport.com, « G2 Esports partners with Ralph Lauren » 21 juin 2021, https://g2esports.com/blogs/news/g2-esports-partners-with-ralph-lauren

[v] Newzoo, « Newzoo’s global esport & live streaming market report 2021/Free report »,March 9 2021, https://newzoo.com/insights/trend-reports/newzoos-global-esports-live-streaming-market-report-2021-free-version/

[vi] Le Soleil numérique(Collectif), « Des athlètes disent non aux eSports aux Jeux olympiques »Le Soleil numérique, 8 avril 2021, https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/des-athletes-disent-non-aux-esports-aux-jeux-olympiques-57045ae4821b600cc610f59091a95b2b

[vii] Journal de Montréal, « Non aux Esport aux jeux olympiques », 8 avril 2021, https://www.journaldemontreal.com/2021/04/08/non-aux-esports-aux-jeux-olympiques-signent-plusieurs-sportifs

[viii] Paris.fr, « L’esport s’ouvre à tous les publics »,28 octobre 2019, https://www.paris.fr/pages/l-esport-s-ouvre-a-tous-les-publics-7248