Épisode 1 – S’entraider

Épisode 1 – S’entraider

Qu’est-ce que l’action communautaire autonome aujourd’hui? Face aux crises – sociales, économiques, politiques et climatiques – les organismes communautaires autonomes ne se contentent pas d’offrir des services, ils interrogent également les causes structurelles des vulnérabilités vécues et luttent pour plus de justice sociale. Leur approche du soin est collective et politique. Elle s’inscrit à contre-courant des discours dominants qui prônent la responsabilisation individuelle. 

Dans les organismes communautaires autonomes, il est question de respecter la personne dans son intégrité et de l’accompagner à reprendre du pouvoir sur elle-même et sur la société. La démarche est participative, aux antipodes d’une conception de la prestation de services auprès d’« usager.es ».

Comment prendre soin autrement? Et quelles sont les conditions d’exercice des pratiques de l’action communautaire autonome? Cet épisode plonge au cœur de l’action communautaire autonome comme levier de transformation sociale et interroge les conditions de son exercice et de sa reconnaissance.

Un balado co-produit par le CAPED et l’Esprit Libre.
Ce balado a été rendu possible grâce au soutien financier du programme Dialogue des Fonds de recherche du Québec.

Écrit par Marie Lefebvre et Romain Paumier
Réalisé et monté par Manon Giri
Conception sonore et mixage par Simon Coovi-Sirois
Percussions par Béatrice Roy
Prise de son par Andrew Beaudoin
Voix générique par Clémence Roy-Darisse
Illustration par Dorothée de Collasson (Do2co)

Avec les voix de :

  • Mercédez Roberge, coordonnatrice de la TRPOCB, la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles. La TRPOCB est une organisation provinciale formée de 47 regroupements qui réunissent à travers le Québec des groupes de base abordant la santé et les services sociaux sous différentes perspectives sociales. 
  • Rowan Mercille au STTIC, syndicat des travailleurs et travailleuses en intervention communautaire, délégué syndical, vice présidence des relations de travail. 
  • Caroline Toupin, coordonnatrice du RQ-ACA, Réseau québécois de l’action communautaire autonome, qui représente 74 regroupements et organismes nationaux.
  • Camille Trudel, co-coordonnatrice, à la CDC Action Gardien, la corporation de développement communautaire de Pointe-Saint-Charles à Montréal. 
  • Sylvain Lafrenière, coordonnateur du RODCD, le regroupement des organismes en défense collective des droits, interlocuteur privilégié en matière de défense des droits auprès du Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS).
  • Pierre Richard Thomas, coordonnateur de l’organisme Lakay, média communautaire et organisme de lutte sociale, qui a notamment œuvré à la reconnaissance des pratiques de profilages au volant des personnes issues des communautés afro caribéennes à Repentigny. 
  • Hind, militante salariée de l’OPDS, organisation populaire des droits sociaux, vient en aide aux personnes à l’aide sociale. Elle a pour mission de permettre d’améliorer nos conditions de vie par la compréhension des causes de notre appauvrissement et par l’action sur celles-ci.
  • Moussa, militante de l’OPDS.
  • Lise, militante et présidente du CA de l’OPDS.
  • Marie-Christine, militante salariée de l’OPDS.

Les extraits utilisés

Lutte contre les changements climatiques : sommes-nous surresponsabilisés?

Qui peut/doit sauver la planète?

Le discours sur la décroissance qui se généralise. Les pratiques éthiques, écologiques et responsables se multiplient. Chacun adapte sa façon de vivre et modifie ses habitudes. Une remise en question louable et nécessaire, mais est-ce suffisant?

Et si on prenait du recul sur la situation du monde pour se rendre compte que tout le monde ne fait pas ses devoirs. Le Canada pollue toujours plus et recycle toujours aussi mal, alors que l’Accord de Paris l’a engagé à des objectifs concrets. Quid des multinationales ultras pollueuses dont l’existence repose sur la croissance et le profit.

Le décalage est étourdissant : acheter bio et local versus augmenter la production de 40% de l’industrie du plastique dans la prochaine décennie.

Tout en restant pragmatique et axés sur les solutions, cet épisode tente de pousser la réflexion sur l’écoresponsabilité. Sommes-nous surresponsabilisés ?

Invité·es :

Sophie Van Neste, professeure-chercheure à l’INRS. Elle travaille notamment sur transition écologique et les actions collectives
Hugue Asselin, membre et coordonateur du Centr’ERE (Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté)
René Audet, sociologue de l’environnement et membre de la Chaire de recherche sur la transition écologique

Durée : 1 heure 19 minutes

L’équipe

Marine Caleb : coanimation, recherche, communications, technique, montage, coordination
Any-Pier Dionne : technique, recherche, communications

lespritlibre.org/
facebook.com/revuelespritlibre/

Pour aller plus loin :

“Comment les industriels ont abandonné le système de la consigne. Eh bien, recyclez maintenant !”, par Gregory Chamayou, dans le Monde diplomatique

Neoliberalism has conned us into fighting climate change as individuals, par Martin Lukacs, dans The Guardian

L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur, par Pascale Krémer, sur leMonde.fr

BD de l’illustratrice Emma : Elle parle de la culpabilisation ressentie et explique que notre marge de manoeuvre est très limitée, car la logique marchande domine et la société est construite par un petit nombre de personnes capitalistes. 

Elle y aborde le fait que les petits gestes du quotidien ne sont pas accessibles à tout le monde, de même que cela rajoute du poids à la charge mentale des femmes. Enfin, elle dénonce l’effet loupe. Soit le fait d’avoir l’impression que nos petites actions font la différence. Si on dézoome, c’est loin d’être suffisant. 

Why large-scale activism is the ‘most powerful path out of climate despair’, sur CBC

« Individual action simply can’t get us to zero [carbon] emissions, » he told Tapestry host Mary Hynes. « Ultimately, those efforts are marginal compared to what can be achieved through policy and through politics, and that for me is why we need to focus on those levers. »

« Our whole societies are organized around very high intensive carbon emissions and it is extremely overwhelming to try to think about these issues, to try to think about what we’re up against, » said Norgaard, who explores the subject in her book Living in Denial: Climate Change, Emotions and Everyday Life. She adds that while denial might be « a very natural response » for some, not everyone has this blind spot.

« For communities who have never benefitted, materially or symbolically, from the modern nation-states — Indigenous communities being the most clear of these — it is not so difficult to challenge these [institutions]. »

10 retombées positives de l’action contre les changements climatiques, sur Unpointcinq. Cet article aborde les effets psychologiques, sanitaires et sociaux de ces actions.